FRENCH COWBOY AND THE ONE
Y’a lui. Le FRENCH COWBOY, sa voix trainante, ses mélodies raclées. Ce gratteux et joueur de clavier en dilettante. Qu’importe qu’il expérimente depuis trois décennies ou son statut de leader malgré lui, ce Federico Pellegrini n’a jamais fui… Au contraire : pour mieux brouiller les identités, son cimetière yolo a multiplié les vies.
Six albums pop avec The Little Rabbits (1988-2005) et un ciao via The German Dudes (2007) ; des duels/duos avec Helena Noguerra (Dillinger Girl and Baby Face Nelson, 2006), Lisa Li-Lund (2008) ou les choristes The Spektorettes (2010) ; une BO ou deux (Atomik Circus en 2002, Tu seras un homme en 2012) ; un galop avec les jazzeux Western Trio (2015) ; voire un heureux chassé-croisé avec Moon Gogo (2015-2018)…
Et alors ? Ce n’est pas parce que sa musique renifle les grands espaces qu’elle doit se laisser enfermer. Pas plus que le français n’y est libéré sous caution… À fuir le goudron et les imitations, à renaître et se réinventer avec régularité, le French Cowboy est devenu une réminiscence : ce souvenir qui, à chaque réapparition, vient renforcer l’affection.
Y’a l’autre, aussi… THE ONE. Grand, chevelu et lunetté, avec l’éternel reflet dans le carreau. Batteur de The Little Rabbits, puis de la Secte humaine (Philippe Katerine) ou de Rock Roll & Remember… Éric Pifeteau, compagnon de toujours, est la condition sine qua non de cette chasse à l’hom(m)e perso. Comme les municipales, French Cowboy and The One revient donc en 2020, sans leçon, ni morale. Juste ce besoin vital : flinguer les compromis, à l’ombre de leur associé Jim Waters (The John Spencer Blues Explosion). Un qui-m’aime-me-suive déterminé et puis c’est tout. Un rock trip épris de liberté… Pourvu que ça joue.
Par Samuel Degasne Rolling Stone magazine
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