L’association « Polar sur la ville » Vous propose une soirée littéraire
« Qui a tué mon père » d’Édouard Louis
Lu par Patrick ROESSER de la compagnie « Les Uns, les Unes »
« L’histoire de ton corps accuse l’histoire politique. »
Édouard Louis continue son œuvre autobiographique à travers ce court texte dans lequel il étudie la relation au père, déjà évoquée dans « En finir avec Eddy Bellegueule ». On y découvre cette fois-ci, au milieu de la souffrance, le pardon, et une dimension politique qu’on ne lui connaissait pas, accusant sans détours ceux qui ont « tué » son père. Un récit bouleversant, incisif.
Qui a tué mon père est un petit livre de seulement 84 pages – mais ô combien dense et intéressant – dans lequel Édouard Louis s’adresse à son père qui, âgé d’à peine plus de cinquante ans, est quasiment invalide : « Tu appartiens à cette catégorie d’humains à qui la politique réserve une mort précoce. »
« Les dominants peuvent se plaindre d’un gouvernement de gauche, ils peuvent se plaindre d’un gouvernement de droite, mais un gouvernement ne leur cause jamais de problèmes de digestion, un gouvernement ne leur broie jamais le dos, un gouvernement ne les pousse jamais vers la mer. […] C’est eux qui font la politique alors que la politique n’a presque aucun effet sur leur vie. »
Qui a tué mon père, par Édouard Louis, Seuil, 96 p.