Nilvange : Olivier Mathis préfère l’humour à la compta (article Républicain Lorrain)

Il était comptable mais il a préféré l’humour aux chiffres. Olivier Mathis, un Nilvangeois de 23 ans, a réalisé son rêve : faire du one-man-show. Après l’expérience des scènes ouvertes parisiennes, il est de retour dans la Fensch.

On lui a dit qu’il était « fou ». Chez Olivier Mathis, ce grain de folie se traduit par une capacité à suivre ses rêves. Voici quelques mois, ce Nilvangeois a lâché son job de comptable au Luxembourg. « Un CDI dans un cabinet d’avocat, sourit-il. Et ça se passait plutôt bien pour moi. » Le garçon a le goût du risque. Celui de l’humour surtout. Le jeune homme, qui fêtera ses 24 ans le 11 mars prochain, avait décidé qu’il ferait du one-man-show.

« Dans la vie, raconte le petit brun de la rue Lyautey, un temps licencié au RC Nilvange, je suis plutôt le comique du groupe. On me dit souvent que je suis un « sketch ». Au foot, je faisais rigoler mes coéquipiers. En fait, j’étais meilleur dans les vestiaires que sur le terrain ! »

L’ancien élève du lycée Saint-Ex’ à Fameck, fan du PSG, a donc rempli son baluchon et pris son billet, direction la capitale. « Je me suis dit qu’à Nilvange, ça allait être un peu compliqué pour me lancer, convient ce natif de la commune. J’avais un peu d’argent de côté, et puis mon frère habitait Paris. »

Ce matelas lui permet de courir les salles et scènes ouvertes. Un grand pas dans l’inconnu. « Je n’aurais jamais osé jouer devant ma famille ou mes amis, comme ça, sans expérience, avoue Olivier. Parce que jusqu’à présent, ma capacité à faire rire, c’était juste un sentiment, un truc que tu penses avoir en toi. Mais finalement, comment savoir si tu es drôle ? En allant à Paris, je me suis dit : « Vas-y, t’es là pour ça ! » »

Une histoire de poisson rouge

Alors le garçon se jette dans l’arène. Se plante aussi. Retour sur ce premier sketch en septembre dernier, au SoGymnase comedy-club : « J’avais préparé un texte, je jouais le personnage d’un prof. Bon, le truc c’est que dans ce type d’endroit, les gens sont là pour rire. Si c’est pas drôle, eh bien ils ne rient pas ! » En l’occurrence, la salle est restée de marbre. « Le texte n’était pas assez abouti, analyse-t-il aujourd’hui, sans se démonter. Et puis pas de bol, le micro était resté coincé sur le pied… »

Le Nilvangeois s’accroche. Deuxième essai au Théâtre Trévise, au Festival international d’expression artistique libre et désordonnée. « Cette fois, j’avais écrit un texte spécialement pour l’occasion. Ça commençait avec une histoire de poisson rouge que j’avais perdu. Il y avait 200 personnes dans le public et franchement, ça a bien plu. » Au très répandu stand-up , Olivier préfère « l ’originalité de l’absurde ». Quitte à « prendre le temps pour s’installer dans le sketch ». Quitte, aussi, à « fâcher » un public friand d’un humour instantané. Prise de risque, là aussi.

Suivront d’autres scènes, notamment au Café Oscar, rue Montmartre. Devant un public, sous la chaleur des projecteurs, Olivier se sent comme un poisson dans l’eau. « Cette expérience m’a permis de me prouver que je n’étais pas un imposteur. »

De retour en Lorraine depuis peu – « Je ne suis pas fait pour la vie parisienne et je suis très attaché à Nilvange », explique-t-il –, l’ex-comptable entend bien surfer sur la dynamique. Avec toutefois un impératif très pragmatique. « Il faut d’abord que je trouve du boulot. » Dans la compta, s’entend. « Mais le spectacle, les sketches, ça reste ma passion et si je peux me produire régulièrement, ce serait l’idéal. Où ? Allez, soyons fou… au Parc des Princes ! »

La semaine dernière, l’humoriste s’est produit à Nilvange dans le cadre de l’inauguration de la nouvelle association Berceau du Faire. Olivier Mathis lorgne également vers le T’Chaplin , un café-théâtre thionvillois surfant sur la vague des comedy-clubs. Il y a d’ailleurs déjà joué.

« Je sais que je dois encore travailler mes textes pour qu’ils gagnent en force, admet le jeune homme. Il faut pratiquer, y’a que ça pour comprendre ce qui marche et ce qui marche pas. » Son prochain spectacle, en cours d’écriture, devrait être plus abouti. Des idées, Olivier en a. « À Paris, on m’a dit que j’étais fait pour ça. » Si c’est pas encourageant…